lundi 26 juillet 2010

Sur la route des festivals...

Guillaume Calop, au Festival International du Court Métrage de Tabor en Croatie.

Du 30 juin au 4 juillet, Guillaume Calop, délégué général du Festival des Arcs, était membre du jury de la compétition internationale, lors de la 8e édition du Festival International du Court Métrage de Tabor.  

Cette année, le Festival du Court Métrage de Tabor partait à la découverte des cinématographies roumaine et hongroise, à travers deux focus.  

Pour en savoir plus sur le Festival International du Court Métrage de Tabor,  http://www.taborfilmfestival.com/2010/

Guillaume Calop at the International Short Film Festival of Tabor, Croatia.

Between June 30th and July 4th, Guillaume Calop (Les Arcs’ Film Festival’s General Manager) participated in the jury for international competition of the 8th edition of the International Short Film Festival of Tabor.

This year, the Festival of Tabor put the Hungarian and the Romanian cinemas in a place of honour and offered the audience to discover these two cinematographies that are not well know in Europe.

For more information on the International Short Film Festival of Tabor, http://www.taborfilmfestival.com/2010/

 

Festival de Cinéma Européen des Arcs, 2e édition !

Après le succès de la 1e édition, l'équipe se remet au travail pour vous offrir une seconde édition encore plus prestigieuse. Grâce au soutien renouvelé de la Commune de Bourg Saint Maurice-Les Arcs et de Arc 1950 Le Village - Pierre & Vacances Premium, le festival se tiendra cette année du 11 au 18 décembre 2010.

Au menu de l’édition 2010,

* un focus sur le Danemark. Venez goûter le meilleur du cinéma danois & laissez-vous charmer par les 12 films sélectionnés !

* des rendez-vous désormais incontournables : 12 films en compétition officielle, un panorama des meilleurs films européens, des avant-premières prestigieuses,  un programme pour la jeunesse et des événements professionnels ;

*  des rencontres avec des réalisateurs, des acteurs, des scénaristes, etc... ;

*  ... et la possibilité de profiter des nombreuses activités de la station, des soirées et des concerts qui animeront les sites des Arcs et de Bourg Saint Maurice.

Cet hiver, profitez des plaisirs de la glisse et du cinéma &

venez faire la fête avec nous !

Retrouvez toutes les informations, photos et vidéos du festival 2010 sur ce blog au cours des prochains mois.

Les Arcs European Film Festival is back!

After a successful first edition, the team of the festival daily works to set up a prestigious 2010 festival. Thanks to the renewed support of Bourg St Maurice-Les Arcs and Arc 1950 Le Village-Pierre & Vacances Premium, the festival will take place between December 11th and December 18th, 2010.

 

On the 2010 menu:

*  a focus on Denmark: 12 films will be screened and will allow the public to discover the  quality of the Danish cinema;

*  events not to be missed: the official competition between 12 first-class European films, a panorama of films praised and awarded prices inn their home countries, prestigious previews  and a programme for young people will be presented to the public.

*  an intense week filled with professional events, parties, concerts and skiing and...

*  ...meetings with movie stars, film-makers, scriptwriters...

Ski, stars and film screenings are key to an unforgettable week!

The latest news, pictures and videos of the 2010 festival will be published on this blog during the coming months.

samedi 12 décembre 2009

COMPLICES Frédéric Mermoud/France

La première réflexion qui s’impose, est que le réalisateur a réellement su associer et mêler
film de genre et film réaliste, de façon très fluide. On pourrait même dire qu’ici, le talent du cinéma français pour le réalisme rejoint le talent du cinéma américain contemporain pour le polar (et l’on pense bien sûr à Clint Eastwood).
Gilbert Melki y est d’ailleurs pour beaucoup : sobre, minimaliste, son jeu très subtilement nuancé rend très émouvant ce personnage de flic désabusé (tous les acteurs sont également excellents : Emmanuelle Devos, Nina Meurisse, Cyril Descours, Joana Preiss, Jérémy Kapone, pour ne citer qu’eux…).
Il forme avec Emmanuelle Devos le duo chargé d’enquêter sur la mort, dans des circonstances très troubles, du jeune Vincent.
On suit ce duo au fil de l’enquête, en parallèle à l’histoire d’amour entre Rebecca et Vincent, que l’on découvre en flashback, de son début à sa tragique fin. Parallèle mené avec art, impeccablement, jusqu’à cette fin où les chemins des protagonistes se rejoignent; atmosphère bleutée, visions nocturnes ou très matinales de Lyon, pour l’enquête policière; ambiance plus diurne et colorée pour les retours sur la vie du couple Rebecca/Vincent.
Les scènes d’amour sont un havre de lumière, de douceur, de spontanéité, de fraicheur, à l’image de ces deux jeunes qui s’aiment…
C’est par amour pour Vincent que Rebecca décide de l’accompagner à ses rendez-vous tarifés, d’y participer, d’ être avec lui, de vivre ce qu’il vit (La tension montante et l’angoisse du rendez-vous à deux qui tourne mal sont très bien rendus, avec justesse et sobriété). Mais amour et prostitution ne font pas bon ménage…
A cet instant, elle est sa complice.
Mais on pourrait dire aussi que les parents se font indirectement complices de ce drame qui se tisse à leur insu, restant hors de la vie de leurs enfants, laissant ainsi au meilleur comme au pire la possibilité d’arriver (la mère de Rebecca —incarnée par Joana Preiss— toujours absente, ne sait jamais où est sa fille…)…

Frédéric Mermoud, présent à la fin de la projection avec les très talentueux Cyril Descours et Jérémy Kapone, explique qu’il souhaitait que chaque personnage assume ce qu’il fait, les actes qu’il pose.
Le réalisateur a remarqué aussi combien le rapport au sexe a changé dans notre société, mais pas le rapport amoureux. C’est ce que nous montre son film : on vend son corps comme une machine, un objet, à tous, sans état d’âme (« Quand je suis avec mes clients, je suis dans un autre registre, c’est mécanique » dit Vincent à Rebecca), mais le réel plaisir n’est présent et le cœur ne bat que pour un seul autre.


Sarah Bouhallit
http://sadjael-bo.blogspot.com/

mercredi 9 décembre 2009

TILYAGI (Hipsters-Les Zazous) Valery Todorovsky/Russie

Les Zazous, ce sont ces jeunes gens au look excentrique et furieusement coloré, qui exprimaient leur différence, leur amour du swing, de l’Amérique (une Amérique Rêvée), dans les Années 50-60, en Union Soviétique, à une époque où l’ordre, le gris, le groupe, l’attachement exclusif à sa patrie et à la figure emblématique de Staline, étaient de rigueur…
Une Russie où « le Délit d’Attirance pour l’Ouest est puni de 10 ans de prison », où «le Jazz est un ennemi », où « le saxophone s’apparente à une arme blanche ».
Ce qui n’empêche pas le jeune Mels de quitter le chemin tout tracé et vertueux de droit camarade de la patrie, par amour pour l’originale et belle Polly. Il endosse ce look bigarré et chamarré qui lui permettra, non seulement de devenir un homme, mais aussi et avant tout musicien de jazz écumant les soirées illicites dans le « Broadway » de Moscou, poussé la fougue de sa jeunesse.
Cette fougue inaltérable de la jeunesse qui résiste, c’est aussi la fougue de la caméra de Valery Todorovsky, qui n’a rien à envier aux plus célèbres comédies musicales du « vrai » Broadway : tourbillonnements de couleurs, foisonnement d’effets malicieux de travellings et autres arrêts brefs sur image rythmant le mouvement endiablé… et une incroyable bande originale enlevée — chantée, pour moitié, par les acteurs (On pense à Pink Floyd-The Wall durant la scène de l’Université réalisée — comme la majorité des scènes — avec maestria).
Ce réalisateur possède une puissance cinématographique indéniable.

Il a fallu 2 ans pour trouver la musique du film, et 6 mois de tournage.
Le producteur Russe présent à la soirée nous explique que la musique fut composée dans les années 80, et remise au goût du jour pour cette première véritable comédie musicale Russe, qui eut un grand succès dans son pays (sauf auprès des communistes, qui nièrent l’existence des Zazous, et assurèrent que ce mouvement n’avait jamais existé). Ils ont bel et bien existé, ces Zazous, dans l’Union Soviétique des 50-60’s, donc (principalement parmi la jeunesse dorée moscovite), mais aussi dans la France des années 40 (Charles Trenet en est une figure emblématique).
Et, tels les Punks en leur temps — ainsi que tous ces groupes aux codes vestimentaires et musicaux forts et hauts en couleurs — leur envie, rage de vivre leur vie et leur différence, coûte que coûte, au défi des interdits, fait d’eux des figures contestataires et des preuves vivantes que la musique, la jeunesse, l’allure, peuvent être de grandes armes idéologiques et politiques, contribuant à la libération sous-jacente, au changement en profondeur, des esprits.
Le film se termine sur cela, en apothéose : c’est toutes les jeunesses « rebelles » de toutes les époques qui se rejoignent pour ne former plus qu’un flot de renouveau, portées par leur rêve commun.

Sarah Bouhallit
http://sadjael-bo.blogspot.com/

IO SONO L’AMORE, Luca Guadagnino/Italie

Milan sous la neige, tons de blancs, gris, couleurs neutres elles-mêmes un peu passées… une atmosphère « années 60 », la typographie « Art Déco » du générique, la musique de John Adams, qui n’est pas sans évoquer, à cet instant, celle de Nino Rota…
C’est ainsi que débute le magnifique film de Luca Guadagnino...
Ce n’est que plus tard que l’on se rendra compte qu’il se déroule à présent, au 21ème siècle.
Tout est d’une autre époque, dans cette maison (aux tons gris, beiges, toujours), emplie de traditions, de bienséance, de l’ennui d’une vie trop prévisible… Le grand-père trône à sa place de patriarche, durant les repas de famille : « Je n’aime pas le changement », dit-il.

Le changement, ce sont les deux femmes, mère et fille, qui l’apporteront ; l’une et l’autre, parallèlement, transformée et modelée de l’intérieur par l’amour qui les polira, comme un cours d’eau souterrain polit la roche, dans une douce et infinie puissance, inexorable.
Chacune, de son côté, s’ouvre à la vie, à l’amour (d’une façon peu « conventionnelle » pour ce monde bourgeois qui est le leur…). C’est d’abord la mère qui ressentira la joie de voir sa fille heureuse et amoureuse (d’une autre femme) ; puis la fille qui permettra à sa mère, à la fin, de s’échapper, s’envoler, disparaître, pour aimer et vivre, se retrouver au centre d’elle-même et de son amour, comme dans cette grotte effleurée par l’or d’une lumière vacillante et éternelle.

« Io sono l’Amore »… L’on pourrait presque dire que ces mots, c’est la caméra qui les prononce, tant elle est l’ écho des émotions, des soubresauts, des étonnements, des émerveillements de l’amour ; elle se fait sensuelle, caressante, frôlant les peaux, les serrant de près, troublée parfois, tremblée quand le cœur d’Emma tressaute et s’emballe à la vue d’Antonio que la coïncidence place sur son chemin, à Nice… Dans l’amour, l’image vibre et sourd d’ondes telluriques, sous la puissance du plaisir et du soleil. L’amour, ici, est aussi simple et évident que l’été, que la profusion de fleurs, d’herbes, de senteurs, que l’air et la nature saturés de vie. L’amour, c’est les peaux qui redeviennent terre meuble, quand ce n’est plus seulement le soleil qui les colore, quand une main sur un sein redevient insecte sur une fleur.
(La musique tient une grande place également dans ce film, et accompagne le personnage principal, Emma, se faisant résonnance des typhons et mouvements intérieurs).

L’amour, c’est aussi, et bien sûr, la cuisine… Cuisine toute de délicatesse et de sensualité, de couleurs (Rouge des gambas accordés au rouge de la robe, le rouge de l’amour éclatant dans le cœur et les papilles d’Emma, lorsqu’elle se perd, au restaurant, dans la dégustation des délicieux mets préparés à son attention par Antonio…) ; le goût réveillé fait fleurir tous les autres sens… La joie dans la finesse et l’éclat de la succulente chère est la clé…

L’actrice Tilda Swinton (Emma) est incroyable. Apprêtée, stylée, impeccable et lisse au début du film, peu à peu son visage s’éclaire, mû par une joie trop longtemps oubliée, puis cerné par la passion et la violence des sentiments, il se défait de tout apprêt pour revenir à l’essentiel.
Image frappante et saisissante quand, épurée à l’extrême, le cheveu mouillé, taillée à la serpe par la douleur, statue anguleuse drapée de noire, elle devient l’archétype de la Tragédie.
C’est le moment où, une veste d’homme sur ses épaules, Emma dit sa vérité, son amour pour le jeune cuisinier. « Tu n’es rien!», rétorque son mari (« Tu n’existes plus pour moi ! », lui avait dit son fils avant la chute fatale). C’est au contraire à cet instant qu’elle Est le plus, à l’essence d’Elle-même.

Chaque plan de ce film est empreint d’une grande et délicate poésie, chaque cadrage est une œuvre d’art… Les jeux de lumières, d’ombres, de flous, de couleurs, sont une merveille (Très esthétiques images légèrement stylées « chromo 60’s» au début…)
Une formidable intelligence, sensibilité, transparaissent dans cette œuvre cinématographique d’une grande beauté.

Luca Guadagnino nous parle de son film avec humour, dans un anglais et français mâtinés d’un fort charmant accent palermois ; nous dit combien il souhaitait que la musique joue un rôle important, au même titre qu’un personnage principal du film (C’est cette musique de J. Adams qui inspira Tilda Swinton pour son rôle d’une grande intensité) ; sa grande admiration pour Paul Baucuse, qui lui dit un jour : « Si tu ne cuisines pas avec amour, pour ceux que tu aimes, tu ne feras pas quelque chose de bon. ».
Luca Guadagnino sait l’importance de l’art culinaire « qui est un art mineur, mais un grand art ! ». (Son film est lui-même tel un plat glacé, qui révèle un cœur fondant et chaud au fil de la dégustation…).
L’art de la cuisine dans son film, nous explique-t-il, est l’opposé du capitalisme (que souhaitent perpétuer les hommes de la famille). Emma, en développant à l’exquis ce goût de la cuisine, va vers quelque chose de plus humain.
Il nous conte ses débuts dans le cinéma ; quelqu’un lui avait dit : « Montre ton travail aux cinéastes qui t’ont précédé ; seuls les grands savent écouter, les petits n’écoutent pas ». Si l’on devait ne retenir qu’une phrase, ce serait celle là… Et il ne fait aucun doute que Luca Guadagnino est un grand.


Sarah Bouhallit
http://sadjael-bo.blogspot.com/

lundi 30 novembre 2009

2eme jour


Pas facile facile de faire partie de l'équipe d'un festival...